Session de la SPIEF 2022 « L’audit public dans la nouvelle réalité : construction d’une culture de la responsabilité »

Le 17 juin, à l’occasion du 25e Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF), la Chambre des comptes de la Fédération de Russie en sa qualité de président de l’INTOSAI a organisé une table ronde sur le thème « L’audit public dans la nouvelle réalité : construction d’une culture de la responsabilité ». Le rôle et la place de l’audit dans la gestion future, ainsi que les conditions internes et externes de son évolution, ont été débattus par :

• Alexei Koudrine, Président de la Chambre des comptes de la Fédération de Russie, Président de l’INTOSAI ;
• Harib Al Amimi, président de State Audit Institution des Émirats arabes unis ;
• Hesham Badawi, président de la Cour des comptes de la République arabe d’Égypte ;
• Alexandre Joukov, premier vice-président de la Douma de l’Assemblée fédérale de la Fédération de Russie ;
• Igor Lotakov, associé directeur général, « Tekhnologuii doveria » ;

La session a été modérée par Vladimir Maou, recteur de l’Académie présidentielle russe de l’économie nationale et du service public (ARENSP).

En discutant de la manière d’améliorer la qualité de l’administration publique, les participants à la table ronde ont partagé leurs expériences en matière de construction de communication et de confiance entre la société civile et les autorités publiques. Harib Al Amimi a souligné le rôle particulier des ISC pour assurer une gouvernance fluide et efficace en cas de crise :

« La pandémie et l’instabilité ont mis en évidence la nécessité d’améliorer les systèmes de l’administration publique et leur capacité à répondre aux besoins de la population ».

La discussion a porté en particulier sur les méthodes d’évaluation et de prévention des risques dans la mise en œuvre des stratégies nationales de développement. Selon Hesham Badawi, les activités de l’ISC égyptienne sont largement guidées par le programme national « Vision de l’Égypte 2030 ». Le chef de l’ISC a noté séparément que le Government Accountability Office s’appuie sur des informations issues des données massives et des algorithmes d’intelligence artificielle dans ses recommandations :

« L’un des objectifs confiés aux agences du secteur public par le gouvernement national est de développer la composante numérique de notre travail ».

Commentant les tendances actuelles dans le domaine de l’audit, Igor Lotakov a déclaré que les auditeurs se concentrent de moins en moins sur les processus et davantage sur le résultat final des entités auditées :

« Dans un tel environnement, l’efficacité des décisions prises sur la base des résultats des contrôles contribuera à renforcer la confiance ».

L’impact des accords et institutions internationaux sur la qualité de l’administration publique à différents niveaux a été largement discuté. Les participants à la table ronde ont souligné la valeur particulière de l’expérience étrangère pour améliorer les politiques et pratiques nationales. Dans ce contexte, les efforts de la Chambre des comptes de la Fédération de Russie pour développer la capacité des ressources humaines de la communauté d’audit russe et internationale dans le cadre du projet d’université numérique pour la communauté de l’INTOSAI ont été notés.

Lors d’une session de questions et réponses, les responsables des ISC ont donné des exemples de contrôles les plus efficaces, en termes de lacunes identifiées et de recommandations adoptées sur la base de leur analyse. Hesham Badawi a pris note des recommandations de l’ISC égyptienne concernant les projets de communication sans fil, les énergies renouvelables, les systèmes de traitement et de drainage des eaux, l’utilisation des terres et les infrastructures pour l’agriculture. A son tour, Alexei Koudrine a souligné les résultats de trois audits de la Chambre des comptes de la Fédération de Russie :

• l’analyse des programmes de lutte contre la pauvreté au niveau fédéral a conduit à une extension des mesures de soutien financier aux familles ayant des enfants âgés de 4 à 17 ans ;
• l’audit de la gestion des organisations à participation publique a révélé le problème du manque d’informations fiables sur leur nombre et la qualité de leurs opérations commerciales. Après la publication du rapport, des mesures ont été prises pour comparer les données des différents registres et pour renforcer le suivi des performances de la gestion des entreprises publiques ;
• l’audit du programme de capital maternel a révélé des fonds non dépensés de 4,7 milliards de roubles, qui avaient été transférés pour mettre en œuvre une aide sociale non planifiée aux citoyens.

À l’issue de l’événement, Alexandre Joukov a suggéré que les auditeurs accordent une attention particulière au secteur des marchés publics en raison de sa forte exposition aux risques de corruption et qu’ils renforcent le contrôle au stade de la préparation des programmes d’État et fassent des recommandations non seulement sur les résultats de leur mise en œuvre.